Pollinariums en Bretagne

Allergies aux pollens : un outil pour ALLIER PRISE EN CHARGE ET SENSIBILISATION

A la croisée de l’innovation scientifique et de la santé, les pollinariums sont des dispositifs de prévention des allergies aux pollens aux multiples facettes. Ils concourent avec la nécessité d’une meilleure prise en charge de la maladie et la volonté d’intensifier l’information sur les émissions de pollen. La Bretagne est une des régions pionnières dans leur installation et leur expérimentation depuis une dizaine d’années. Zoom sur leurs enjeux et fonctionnement :

Un outil de détection précoce et une aide médicale

En Bretagne, il existe 3 pollinariums à Rennes, Vannes et Quimper, et des échanges sont en cours dans d’autres collectivités. Dans ces jardins d’observation à vocation scientifique et médicale, on cultive les principales espèces allergisantes locales des environs. Les observations quotidiennes permettent de savoir à quel moment précis ont lieu les premières libérations de pollen, et d’en alerter aussitôt la population allergique et les professionnels de santé via l’envoi d’une newsletter. La détection précoce est particulièrement utile pour optimiser la prise en charge de l’allergie au pollen en envisageant un projet thérapeutique adapté : les personnes allergiques peuvent démarrer leur traitement au bon moment, c’est-à-dire avant l’apparition des premiers symptômes. Cette anticipation permet de rendre leur traitement plus efficace en réduisant l’exacerbation de la maladie. Elles peuvent également arrêter le traitement dès que plus nécessaire, évitant ainsi la surmédication, car les fins d’émission pour chaque espèce sont également relevées par les jardiniers.

L’impact de l’allergie aux pollens (en particulier la rhinite allergique) sur la qualité de vie est aujourd’hui reconnu. Véritable problème de santé publique, sa gestion génère des coûts pour la société. En effet, le coût de la rhinite allergique est estimé à 1 milliard d’euros par an et celui de l’asthme (hospitalisation) à 0,9 milliard par an. (source : Anses. 2022. Surveillance phénologique du pollen dans l’air ambiant et indicateur de risque d’allergie lié à l’exposition au pollen. (saisine 2020-AST-0168). Maisons-Alfort : Anses, 31 p.). Depuis ces dernières années, l’allergie aux pollens est devenue un enjeu majeur de santé publique. Le nombre de personnes allergiques en France n’a cessé d’augmenter ces trente dernières années (actuellement 20% des enfants et 30% des adultes) en lien avec la pollution et le réchauffement climatique. Les symptômes deviennent par ailleurs de plus en plus invalidants, tel que l’asthme respiratoire. En cas d’allergie, être informé.e dès le début des émissions de pollens est donc devenu essentiel.
Le pollinarium est entretenu par des jardiniers professionnels territoriaux, qui observent chaque jour les émissions de pollens. Quand le premier plant d’une espèce commence à émettre du pollen, une newsletter est aussitôt transie aux abonnés. Lorsque le dernier plant de cette espèce n’émet plus de pollen, une nouvelle newsletter est envoyée.

Un support pédagogique de sensibilisation

Pour recevoir les alertes pollens, le principe est simple : il suffit de se rendre sur www.alertepollens.org, de choisir le pollinarium le plus proche de chez soi en renseignant son adresse mail. L’inscription est gratuite. Actuellement, plus de 5 000 personnes sont abonnées aux Alertes pollen de Bretagne. Dans le but de faire connaître le dispositif, chaque pollinarium propose des actions et animations sur son territoire : stands d’animations avec jeux didactiques (quizz, jeux de plateau, jeux de simulation d’allergies, …), expositions photos, observation de pollens au microscope, visites commentées par les jardiniers,… ce qui en fait un support de sensibilisation pédagogique.

Vers une utilisation plus large des données des pollinariums
En 2022, Capt’air Bretagne, le RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) et l’Association des Pollinariums Sentinelles de France (APSF) ont travaillé ensemble pour la mise en ligne d’une carte regroupant les données d’émissions des pollens allergisants ainsi que les données d’impact sanitaire (RAEP) de ces pollens. Grâce à cette carte, les personnes allergiques peuvent mettre en œuvre non seulement la prise de leurs traitements, mais également les mesures préventives sur une période adaptée, ceci partout en France.