Le bruit, un danger trop souvent négligé

Avec le soutien du PRSE 3, le Centre d’information sur le Bruit (CidB) a mis en place plusieurs actions autour de la prévention des risques auditifs.

C’est notamment le cas de la campagne de prévention « La santé de nos oreilles, comment la préserver ? » qui a été menée auprès de classes de CE1, CE2, CM1 et CM2 afin de sensibiliser les élèves à l’environnement sonore et aux effets du bruit sur la santé. De 2018 à 2021, plus de 3 500 jeunes ont ainsi pu profiter du dispositif dans les quatre départements bretons.

Quels sont les enseignements de cette campagne ?

A l’école 67% des élèves se disent gênés par le bruit provenant surtout des comportements des camarades (71,5%). A la cantine, la pause méridienne est génératrice de gêne pour 45% des enfants. Les élèves les plus jeunes sont les plus gênés dans la mesure où ils n’ont pas encore acquis les subtilités du langage. Le bruit peut alors entraver les communications et perturber les nouveaux apprentissages. Les filles souffrent plus du bruit que les garçons à l’école comme au domicile.

Les pratiques de loisirs ne sont pas non plus sans risque pour l’audition. En effet, 60% des élèves fréquentent les concerts avec leurs parents et 73% des enfants écoutent la musique avec un casque ou des écouteurs. Plus d’un quart des élèves s’endorment (27%) avec leur lecteur numérique sur les oreilles. Les parents ne sont pas toujours au courant des pratiques d’écoute nocturne de leurs enfants et des risques encourus. Ils n’ont pas toujours le réflexe de programmer la fin de l’écoute ou d’éteindre le lecteur après l’endormissement de leur enfant. Les pratiques d’écoute nocturne restent donc une préoccupation de santé publique dans la mesure où des niveaux sonores élevés sur des durées prolongées peuvent à terme engendrer une usure prématurée du système auditif.

Cette campagne a permis aux élèves de prendre conscience de leur environnement sonore et de percevoir les bénéfices d’une réduction du bruit pour leur santé.

Une présentation complète des résultats est prévue aux Assises nationales de la qualité de l’environnement sonore à Paris (Atelier 14) le mercredi 28 septembre de 8h30 à 9h45. Pour plus d’informations https://assises.bruit.fr/programme/mercredi-28-septembre-2022/atelier-14

Sensibiliser les usagers est primordial mais il est également essentiel de former les professionnels de la petite enfance, relais d’information auprès des jeunes parents.

L’univers sonore de la crèche participe à l’éveil, au développement de l’enfant mais il peut aussi être source de nuisances sonores pour lui comme pour les professionnels encadrants. Les niveaux sonores sont parfois tels que les échanges deviennent difficiles. Dans l’habitat, les nuisances sonores ont également des conséquences et peuvent, par exemple, réduire la qualité du sommeil. Les jeunes parents ne sont pas toujours conscients des risques auxquels ils exposent leur enfant. Il est donc impératif de les sensibiliser aux effets du bruit sur la santé dans la mesure où l’arrivée du bébé favorise l’adoption de nouveaux comportements.

Une formation a donc été proposée sur l’ensemble du territoire breton pour permettre aux professionnels de la petite enfance de développer leurs connaissances et de trouver des solutions pour améliorer la qualité de l’environnement sonore à la crèche. Grâce à l’exposition « grandir avec les sons », mise à leur disposition, ils ont pu partager, auprès des parents, les bonnes pratiques pour préserver l’environnement sonore de leurs enfants.

Au cours du PRSE3, cette campagne « Grandir avec les sons » a bénéficié à 33 multi-accueils et a touché 450 professionnels.

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